Inclusion et natation : Giorgio Minisini contre les préjugés sexistes
Nous avons rencontré Giorgio Minisini en visio-conférence le 07 février 2023 au collège Pierre de Ronsard à Montmorency pour notre projet #Generation24 « Il nuoto e l’inclusione : le langage de l’eau ».
Giorgio Minisini est un nageur italien, né à Rome le 9 mars 1996. Il a vite plongé dans le monde de la natation car son entourage (ses parents) travaillait dans cet univers. Giorgio a commencé la natation artistique à l’âge de 6 ans et, très jeune, a dû faire face aux stéréotypes et au préjugés lié à cette discipline sportive, associée plutôt à la pratique féminine que masculine.
Nous avons eu la possibilité de lui poser des questions portant sur trois grands thèmes liés à son sport.
Tout d’abord nous avons découvert que la vie quotidienne de Giorgio est organisée autour de ses entraînements (huit heures par semaine) et à ses déplacements professionnels (participation aux compétitions en Italie et à l’étranger). Il nous a dit qu’il a été obligé d’arrêter les études après le Bac car il n’avait pas de temps pour étudier. Cependant, profitant de la période du COVID, il a pu s’inscrire à l’Université de Biologie et il compte se diplômer avant les Jeux Olympiques du 2024. Il n’a pas le temps pour pratiquer un autre sport, même s’il voudrait bien reprendre les arts martiaux. En rigolant, il nous a avoué aussi que « Les nageurs ne peuvent pas faire un autre sport, car ils ne sont bons que dans l’eau ».
Son idole dans la vie de nageur est Bill May, premier nageur américain qui se bat et qui s’est battu pour l’ouverture de la natation artistique aux hommes.
Ensuite nous avons abordé le thème de l’inclusion, décliné comme inclusion de genre et du handicap dans le sport car Giorgio nage, depuis un moment, en duo avec Arianna Sacripante, nageuse trisomique. Cette collaboration est très importante pour lui car il veut montrer à tous que le sport permet de dépasser le handicap : dans le geste sportif personne ne remarque le handicap, mais juste la beauté de l’expression sportive.
Puis nous avons parlé de l’inclusion de genre dans sa discipline : il nous a expliqué que la natation artistique, mêlant la natation à la danse, a été toujours associée à la pratique féminine. N’existant pas des compétitions ouvertes aux hommes, les femmes ont pratiqué cette discipline et les hommes étaient mis à l’écart jusqu’en 2015 quand les championnats européens ont accepté aussi les duos mixtes.
La grande difficulté de ce sport, selon Giorgio, est qu’il a été conçu sur et pour le corps féminin en termes d’agilité, de puissance musculaire et de souplesse : les nageurs ont dû adapter de nouveaux exercices et entraînements sur leur corps d’homme et cela n’est pas toujours facile à faire.
Giorgio nous a aussi raconté son vécu face aux préjugés dont il a été victime : depuis son adolescence, il a été victime de harcèlement à cause de son choix sportif. Malgré ces difficultés et ces critiques souvent très méchantes, le nageur n’a jamais arrêté de croire en lui et il a appris une leçon très importante qu’il a partagé avec nous : « Les gens vont vous juger toute la vie, il faut apprendre à faire la différence entre les critiques qui nous aident à grandir et les préjugés inutiles. Ces derniers ne doivent pas vous toucher, même quand ils sont blessants. Le secret pour réussir est là : restez humbles, écoutez votre entourage qui vous aime, battez-vous pour vos rêves ».
Comme dernier point, nous avons parlé de ses déplacements à l’étranger : après avoir compris de Giorgio est bien gourmand, il nous a dit qu’il n’a jamais le temps de visiter les pays ou les villes lors de ses compétitions car la routine d’un nageur de niveau est très dense. Et cela est un véritable dommage car il aimerait bien prendre du temps pour profiter de ces voyages.
Les élèves de 1ère AGORA + CV + A d’Italien